Archives de catégorie : Conférences

Jean-Dominique Lajoux « L’histoire des fêtes calendaires et du calendrier en Europe »

Conférence donnée par Jean-Dominique Lajoux, ethnologue et membre du C.N.R.S.

Le vendredi 6 novembre 2015, à 20 h 30.

Centre culturel départemental, 25 avenue Victor-Hugo, à Rodez.

Loin de correspondre à quelque besoin de transgression d’un ordre établi pour mieux s’y plier ensuite pour un cycle annuel, les fêtes célébrées dans les campagnes sont, au contraire, des manifestations de rituels religieux animistes dont les raisons sont à rechercher dans un besoin profond d’intégration de l’homme dans l’Univers.

Les fêtes calendaires sont les vestiges de rites antiques donnant accès aux royaumes des Dieux. La déesse Lune est le cœur des systèmes calendaires imaginés par la quasi totalité des groupes humains, le Soleil prodigue ses bienfaits. L’adéquation du terme des rondes, que l’un et l’autre accomplissent autour de la terre, est à l’origine d’une multitude de systèmes de calendriers dits luni-solaires. Ceux des Grecs, des Celtes et des Romains seront donc présentés succinctement avant de poser les bases du calendrier solaire de César. Ce calendrier deviendra notre calendrier à la suite des réformes appliquée par l’Église au cours des siècles, notamment par la colonisation des jours pour honorer les martyrs chrétiens par un culte de plus en plus développé. La construction de ce calendrier et sa diffusion dans les pays méditerranéens permet de comprendre comment le calendrier chrétien s’est substitué au calendrier julien-romain pour devenir l’instrument universel de mesure du temps sur lequel chaque civilisation indique les occurrences de ses jours importants.

Les fêtes sont donc des balises sur l’océan du temps et leur célébration permet de renouer, à chaque échéance, avec le monde des divinités pour les honorer et demander leur protection. Tous les rites appellent la prospérité.

Des coutumes encore célébrées dans certains villages – souvent de véritables rituels – seront alors présentées en images, analysées et décryptées pour être intégrées à l’ensemble du calendrier des fêtes de l’année.

 

Photographe et cinéaste, Jean-Dominique Lajoux est aussi ethnologue. Il est membre du CNRS Audiovisuel depuis 1974. Ses recherches portent sur le monde des paysans français auquel il a consacré de très nombreux reportages ou ouvrages, notamment ceux de l’Aubrac qui firent l’objet, en 1964, de ses premières enquêtes. Il a tout récemment publié un livre intitulé Aubrac, des racines et des hommes (2014).

Auteur d’une thèse sur le calendrier et aux fêtes calendaires dans l’Europe occidentale (1991), il a naturellement étendu ses travaux aux traditions et fêtes villageoises.

Sylvie Mouysset « Ecrire sa vie en Rouergue à l’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècle) »

Conférence donnée par Sylvie Mouysset, professeur d’histoire moderne à l’Université Toulouse -Jean Jaurès.

Le vendredi 12 juin 2015, à 20 h 30.

Centre culturel départemental, 25 avenue Victor-Hugo, à Rodez.

 

L’écriture autobiographique a laissé nombre de beaux manuscrits en Rouergue et Sylvie Mouysset aura l’occasion d’en présenter quelques fleurons.

Écrire sa vie à l’époque moderne (du XVIe au XVIIIe siècle) concerne à la fois les mémorialistes – avec quelques noms connus, tels l’historien Amans-Alexis Monteil ou Pierre Prion, secrétaire du marquis d’Aubais – mais aussi des écrivains sans qualité qui notent, au jour le jour, les événements de leur « vie minuscule », selon des modalités souvent plus proches de la comptabilité que de la littérature.

Le Rouergue possède des fonds assez riches de documents personnels, tant aux Archives départementales de l’Aveyron qu’à la Société des lettres de l’Aveyron ou encore dans les fonds anciens de ses bibliothèques municipales.

Depuis une quinzaine d’années, un groupe de chercheurs européens s’intéresse à ces écrits du for privé, qualifiés aussi d’ego-documents : papiers conservés dans les familles sous forme de livres de raison, diaires, mémoires, journaux de toute nature (personnel ou « intime », de voyage, de campagne, de prison…). Ces textes ont pour point commun d’avoir été rédigés hors institution et témoignent d’une prise de parole personnelle d’un individu sur lui-même, les siens, sa communauté, le monde tel qu’il le perçoit, à travers son regard et sa plume singulière.

L’un des colloques organisés par le groupe de recherche sur les écrits du for privé s’est tenu à Conques en 2008. Sylvie Mouysset aura l’occasion de présenter quelques beaux documents et de proposer au public une exploration du passé à partir de témoignages souvent méconnus dont certains sommeillent encore au fond de nos greniers.

 

Sylvie Mouysset est membre de la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron, professeur d’histoire moderne à l’Université Toulouse – Jean Jaurès, et directrice-adjointe du laboratoire Cnrs Framespa. Ses recherches portent sur l’histoire de la famille, des femmes et de la vie privée. Elle a notamment publié un ouvrage sur les livres de raison (Papiers de famille, Presses universitaires de Rennes, 2007), participé à l’ouvrage collectif sur Les écrits du for privé en France (CTHS, 2014) et codirigé tout récemment un travail collectif sur Frères et sœurs, du Moyen Age à nos jours (Peter Lang, sous presse).

 

Christian Prieur « Le général de Castelnau (1851-1944) : le maréchal «oublié» de la Grande Guerre »

Conférence donnée par Christian Prieur

Le vendredi 14 novembre 2014, à 20 h 30.

Centre culturel départemental, 25 avenue Victor-Hugo, à Rodez.

 

Au moment où la France célèbre le centenaire du déclenchement de la guerre de 1914-1918, il est important de revenir sur le rôle joué par un grand Aveyronnais, le général de Castelnau. Ce dernier a participé, de près ou de loin, à trois guerres : celle de 1870 comme sous-lieutenant, celle de 1914 comme général d’Armée et celle de 1940-1944, dans l’attente de la Libération et en refusant toute collaboration avec l’ennemi.

Le général de Castelnau, après une brillante carrière militaire dans l’armée dite de la « Revanche », prépara, auprès de Joffre, le plan de mobilisation qui alignait cinq armées françaises le long de la frontière avec l’Allemagne. C’est avec le titre de commandant de la IIe Armée qu’il entra dans le conflit, avec six de ses fils officiers, dont trois perdront la vie dans les combats.

La IIe Armée constituait la pièce maîtresse de l’offensive voulue par Joffre en Lorraine : la sanglante bataille des frontières. Elle participa à la « course à la mer » jusqu’à la stabilisation du front, sur 750 kilomètres, entre Belfort et Dunkerque.

Le général de Castelnau, nommé commandant du groupe d’Armée du Centre, tenta en vain d’effectuer une percée sur le front de Champagne, en mars 1915, et fut imposé, par le pouvoir politique, à Joffre, comme adjoint. C’est à ce titre que, dès l’attaque allemande de février 1916, il mit en place les effectifs et le commandement qui permirent aux forces françaises de « tenir » Verdun (nomination de Pétain). Il acheva la guerre en tant que commandant du groupe d’Armée de l’Est, chargé de préparer l’offensive qui aurait dû permettre à l’armée française de franchir le Rhin. Cette offensive devait être déclenchée le 14 novembre 1918….

Le général de Castelnau, que ses convictions religieuses affirmées empêchèrent de se voir décerner la dignité de maréchal de France, au même titre que Franchet d’Espèrey, Fayolle ou Gallieni, fut élu, après la guerre, député de l’Aveyron, puis président de la Fédération nationale catholique (1925-1940). En 1940, il estima que la défaite était imputable au haut commandement militaire et qu’il aurait fallu continuer le combat en Afrique, la guerre étant mondiale. Il se prononça contre toute collaboration avec la puissance occupante et incita ses petits-fils à gagner Alger et Londres.

Il s’éteignit à 93 ans, à Montrastruc-la-Conseillère, près de Toulouse, trois mois avant le débarquement de juin 1944 qu’il avait tant espéré.

Christian PRIEUR, membre de la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron, est l’arrière petit-neveu du général de Castelnau.

Michel Zink « Des paysans de Conques au comte Henri II de Rodez : trois siècles de poésie rouergate (XIe-XIIIe siècle) »

Conférence donnée par Michel Zink, professeur au Collège de France (chaire de Littératures de la France médiévale), secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (Paris).

Le mercredi 13 novembre 2013 à 20h45.

Centre culturel départemental, 25 avenue Victor Hugo, à Rodez.

 

Une contribution de Michel Zink est publiée dans le Recueil des travaux de la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron : Etudes aveyronnaises 2013

Flaminia Bardati « Domus cardinalice et mode de vie au XVIe siècle. Les cardinaux français entre France et Italie. »

Conférence donnée par l’historienne de l’art Flaminia Bardati, professeur à l’Université de Rome.

Le  vendredi 21 septembre 2012 à 20h30.

Centre culturel départemental, 25 avenue Victor-Hugo, à Rodez.

 

Une contribution de Flaminia Bardati est publiée dans le Recueil des travaux de la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron : Etudes aveyronnaises 2012

Daniel Roche « Cheval et politique à l’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècle) »

Conférence donnée par l’historien Daniel Roche, professeur honoraire au Collège de France (chaire d’Histoire des Lumières).

Le vendredi 4 mai 2012 à 20h30.

Centre culturel départemental, 25 avenue Victor-Hugo, à Rodez.

 

Une contribution de Daniel Roche est publiée dans le Recueil des travaux de la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron : Etudes aveyronnaises 2012

 

Pilar Jimenez Sanchez « Les cathares, des chrétiens d’époque médiévale. »

Conférence donnée par l’historienne Pilar Jimenez Sanchez, chercheur au laboratoire FRAMESPA (Université de Toulouse II-Le Mirail).

Le vendredi 7 octobre 2011 à 20h30.

Centre culturel départemental, 25 avenue Victor-Hugo, à Rodez.

 

Une contribution de Pilar Jimenez Sanchez est publiée dans le Recueil des travaux de la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron : Etudes aveyronnaises 2011