La Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron fut fondée en 1836, par un groupe d’Aveyronnais qui répondirent favorablement à l’initiative du conseiller général Hippolyte de Barrau, l’une des personnalités les plus érudites du département. Celui-ci fut élu président de la jeune compagnie dès qu’elle eut été officiellement agréée.
Les statuts de l’époque précisaient déjà les buts et la mission que s’imposerait la Société, et le cadre des études auxquelles ses membres seraient appelés à se consacrer : archéologie, histoire, sciences naturelles, inventions et découvertes susceptibles d’intéresser le commerce et l’industrie, mais elle favorisait également la recherche désintéressée.
En quelques décennies, sous l’impulsion de présidents et de secrétaires particulièrement éminents, l’association acquit une importance qui ne cessa de s’affirmer. Après le décès d’Hippolyte de Barrau, qui survint en 1863, des personnalités de tout premier plan furent successivement élues à la présidence : le juriste Hippolyte de Monseignat, l’ingénieur géologue Adolphe Boisse, l’avocat Noel Maisonabe, le professeur Henri Brunet, l’industriel Henri Bousquet, qui fut un mécène auquel elle doit une grande partie de son fonds bibliographique, l’historien et publiciste Bernard Combes de Patris, enfin l’imprimeur éditeur Pierre Carrère, qui devait disparaitre en 1984, et auquel succéda Robert Taussat.
Certains secrétaires, grâce à leurs connaissances et à leurs personnalités, apportèrent également une aide précieuse à la société. Il faudrait tous les citer, mais on ne peut éviter d’évoquer la mémoire de l’économiste Jules Duval, un des fondateurs, de Bonaventure Lunet, qui fut, grâce à ses études archéologiques, un des promoteurs de la restauration de l’aqueduc romain grâce à laquelle Rodez put être alimenté en eau potable, Louis Masson, conservateur de mémoire infatigable et minutieux, et Louis Balsan, décédé en 1988, dont la réputation d’archéologue et surtout de spéléologue avait largement franchi les limites de notre département.
Entre la date de sa fondation et 1994, la Société a publié quarante-six volumes où sont consignés les procès-verbaux des séances et les textes des communications présentées au cours de ces réunions. Dans le même temps, elle a édité vingt-huit volumes de Mémoires où sont classés, dans l’ordre chronologique de leur élaboration, les travaux rédigés par ses membres. Depuis 1995, elle publie, outre le recueil semestriel des procès-verbaux des séances, petit livret qui rapporte uniquement la vie de la société, un volume annuel de deux à trois cents pages, intitulé Études aveyronnaises, contenant les textes des communications et ceux des travaux effectués par certains membres de la compagnie. Remis gratuitement aux sociétaires, cet ouvrage peut être acquis par le public au siège de la société ou dans les librairies de la ville.
La Société des lettres, en outre, a publié, et continue de publier, en collaboration avec l’Université, un ouvrage d’érudition, thèse universitaire ou travail de spécialiste, réalisé par certains adhérents ou par des étudiants poursuivant des études supérieures. Elle a réédité des textes anciens dont elle conserve de rares exemplaires et qu’elle assortit d’un appareil critique. Elle publie les actes des colloques qu’elle organise, soit seule, soit en collaboration avec d’autres sociétés visant les mêmes buts. Elle propose en collaboration des conférences ouvertes au public, par des personnalités connues, et dont une assistance nombreuse atteste l’intérêt.
Les ouvrages de ses collections sont à la disposition des lecteurs, dans des conditions de communication qui varient suivant la rareté et la fragilité des ouvrages sollicités. Les livres les plus courants peuvent être prêtés aux sociétaires. En revanche, les personnes qui n’adhèrent pas sont également reçues, mais ne peuvent emprunter les ouvrages qu’elles doivent consulter sur place.
La Société des lettres fut à l’origine de la création du Musée Fenaille, dont les collections, confiées en dépôt à la communauté d’agglomération, lui appartiennent. C’est pourquoi, grâce à la collaboration morale unissant ces deux institutions, l’entrée du Musée est gratuite pour tous les adhérents de la société des lettres sur présentation de leur carte.
Depuis sa fondation, la Société joue, dans la vie intellectuelle et culturelle du Rouergue un rôle irremplaçable. Elle sait montrer sa capacité d’ouverture et d’adaptation. Mais elle a également une identité à défendre, un esprit à sauvegarder, une tradition à maintenir, des responsabilités auxquelles tous ses membres sont profondément attachés.
Toute demande d’admission doit être adressée au président de la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron, 2, rue de Laumière, B.P. 125. 12001, RODEZ. Elle doit être accompagnée de l’avis favorable de deux personnes déjà membres de la Société.
| Nom | Date d’élection | Mandat |
|---|---|---|
| Hippolyte de Barrau (1794-1863) | Élu en 1836 | 1836-1863 |
| Hippolyte de Monseignat (1805-1893) | Élu en 1863 | 1863-1868 |
| Adolphe Boisse (1810-1896) | Élu en 1868 | 1868-1892 |
| Noël Maisonabe (1842-1928) | Élu en 1892 | 1892-1919 |
| Henri Brunet (1853-1928) | Élu en 1919 | 1919-1926 |
| Henri Bousquet (1865-1953) | Élu en 1926 | 1926-1953 |
| Bernard Combes de Patris (1884-1965) | Élu en 1953 | 1953-1965 |
| Pierre Carrère (1898-1984) | Élu en 1965 | 1965-1984 |
| Robert Taussat (1920-2016) | Élu en 1984 | 1984-2004 |
| Roger Béteille | Élu en 2004 | 2004-2009 |
| Jacques Terral (1933-2017) | Élu en 2009 | 2009-2010 |
| Daniel Marty | Élu en 2010 | 2010-2014 |
| Émily Teyssèdre-Jullian | Élue en 2014 | 2014-2019 |
| Jacques Frayssenge et Bruno Ginisty, co-présidents | Élus en 2019 | 2019-2024 |
| Serge-Charles Bories et Bruno Ginisty, co-présidents | Élus en 2024 | 2024 – en cours |
